Nous les bonnes familles

Nous les «  Bonnes familles »

 

livre guy 2014 imageCertaines voix ont murmuré très fort que, lors des points abordés par le synode, on avait un peu oublié «  les bonnes familles », et que les débats tournaient tous autour des situations de couples et de familles plus fragiles, voire irrégulières.

 

Sans chercher à définir tout d’abord plus précisément ce qu’est une «  bonne famille », je suis surprise de leur étonnement : Dans l’Evangile, le Christ nous répète sans cesse qu’il est venu, non pas pour les bien-portants, mais pour les malades, les brebis égarées, ceux qui se sont mis en rupture d’amour….Ne laisse-t-il pas ses 99 brebis pour aller chercher celle qui a fugué !

Et c’est exactement ce qui se traduit dans les préoccupations synodale : comment retrouver, rejoindre, accueillir, ramener, redonner toute sa place au sein de la communauté, à ces chrétiens , à ces personnes qui se sentent exclus ou qui se sont exclus eux-mêmes de l’Eglise, à ces familles un peu bancales, à ces couples remariés qui sont partis, et à ceux qui restent en vivant difficilement de ne pas pouvoir participer pleinement à la communion eucharistique.( et à tous les autres sacrements ).

 

On pourrait même se demander à la lecture de l’Evangile:

« le Christ aime-t-il les bonnes familles ?»

Certes, il a posé son regard sur Zachée, sur la samaritaine, sur Pierre et sur tant d’autres que les Pharisiens considéraient comme des pécheurs, mais il a également regardé le jeune homme riche avec amour, il a salué la droiture de Nicodème, il a eu comme amis, Lazare, Marthe et Marie que je rangerais volontiers du coté des bonnes familles. Si le Christ laisse ses 99 brebis dans le pâturage, ce n’est pas parce qu’il ne les aime pas, mais bien parce qu’il leur fait confiance : il les confie les unes aux autres….ce sont de bonnes familles ; comme le «  bon »  samaritain, elles sauront se faire proches les unes des autres et le troupeau ne sera pas dispersé et sera prêt à accueillir la fugitive….

 

D’ailleurs, nos bonnes familles sont effectivement bonnes lorsqu’elles accueillent totalement, avec amour, tous leurs enfants à la table familiale, leurs enfants mariés, leurs enfants qui cohabitent, leurs enfants qui divorcent, leurs enfants qui se remarient, leurs enfants homosexuels. Et c’est bien ce qu’elles font, dans leur grande majorité : leur premier prochain c’est leur propre famille. Et c’est pour cela qu’on peut les appeler «  Bonnes familles »

 

Alors, certaines de ces familles, engagées dans leur paroisse, faisant partie du peuple de Dieu, membre de l’Eglise, s’étonnent que cet accueil qu’elles vivent ne soit pas davantage répandu et que l’Eglise elle-même soit si craintive à inviter toutes les communautés à oser vivre pleinement cet accueil inspiré par le Christ.

 

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