7 avril le livret

AMORIS LAETITIA 2 ans déjà !

PARIS 7 avril 2018

 

 

Bienvenue à tous

Pour ce temps

de réflexion,

de prières

 

 

de questions,

de partage,

d’échange,

et d’amitié

Couples vivant une nouvelle union

Equipiers Reliance

Couples accompagnateurs END

Membres de Chrétiens Divorcés Chemins d’Espérance

Amoris Laetitia

Une invitation au discernement

Quels  discernements ? 

www.equipes-reliance.com

http://sedirelyon.fr

http://synodequotidien.wordpress.com

www.chretiensdivorces.org

 

PARIS Samedi 7 avril 2018

Deuxième anniversaire de la parution d’Amoris Laetitia

Chrétiens divorcés Chemins d’Espérance – Equipes Reliance

 

 9 :00  –  9 :30     Accueil des participants

 

 Pour CD Chemins d’Espérance

 9 :30  – 12 :15     Assemblée générale   

 

 Pour Reliance

 9 :30  – 10 :00    Mot d’accueil, Présentation des participants et du weekend,

                             Temps de prière

 

10 :00  – 10 :30    Nouvelles des Equipes Reliance et réception d’« Amoris Laetitia»

                             par   Nathalie et Christian Mignonat

                                   

10 :45 – 11 :45    Une expérience de retour aux sacrements: (y/c questions)

                            Témoignage de Philippe et Annie diocèse d’Evreux

                            Témoignage du Père Denis Chautard diocèse d’Evreux

 

11 :45 – 12 :15    Mini dialogue en couple ou en groupe autour des questions

                           suggérées par les témoignages

                     

Pour Tous

12 :30 – 13 :30    Déjeuner partagé tiré des sacs

                           avec les membres de CD Chemins d’Espérance

 

13 :30 – 14 :00    Stands : Présentation du livre de Guy de Lachaux

                          « Nouvelle union après un divorce à la lumière du Pape François »

 

14 :30 – 15 :30   « Le sens des sacrements au service du discernement et de l’intégration »

                           En réponse à l’invitation d’Amoris Laetitia : accompagner, discerner, intégrer                                    

                                           Présentation par   Hélène Bricout théologienne

 

15 :30 – 16 :00    Mini carrefours (6×6) préparation de questions suggérées par l’exposé

 

16 :00 – 16 :30   Questions à Hélène Bricout

 

16 :30 – 17 : 00    Pause   

 

17 :00 – 17 :45    Table ronde : Cheminements de discernement

                              Exemple de Rouen par Raphaëlle Tiberghien

                              Cheminements Bartimée par Nathalie et Christian Mignonat

                              Retour sur l’exemple d’Evreux par Philippe et Annie

 

17 :45 – 18 :00    Départ de ceux qui doivent attraper un train

 

18 :00 – 19 :00    Carrefours (petits groupes) « Pour nous, quels chemins de discernement,

                            quels  projets dans les communautés (paroisse diocèse) ? »

 

19 :00 – 20 :00    Apéritif dinatoire

 

20 :30 – 21 :00    Temps de relecture : questions/réponses complémentaires par rapport aux attentes

 

21 :00 – 21 :30    Temps de prière

 

21 :30                  Envoi Au revoir ! 

 

Samedi 7 avril 2018 matin : Discerner- Chemins de discernement.

 

 9 :30  – 10 :00    Mot d’accueil Temps de prière

 

10 :45 – 11 :45    Une expérience de retour aux sacrements et de temps de prière

                            Témoignage de Philippe et Annie  Témoignage du Père Denis Chautard

 

11 :45 – 12 :15   Temps de réflexion à partir des témoignages

 

  • Pour ceux qui sont venus en couple nous suggérons selon la pédagogie des Equipes Reliance un dialogue en couple sur les questions :

 

 

  • Dans ce que nous venons d’entendre comment je ressens cet appel au discernement ?
  • Pour moi, pour nous, vers quels chemins de discernement suis-je appelé(e) ? 
  • Comment le vivre ? Seul ? Seule ? en couple ?

 

  • Pour ceux qui sont seuls nous proposons de vous mettre en petits carrefours de 4 à 5 personnes autour des questions suivantes :

 

  • Dans la perspective d’un « discernement personnel et pastoral » (AL300) où en suis-je et

            quelles sont mes attentes ?

  • Pour nous, quels sont les limites et les obstacles que nous rencontrons sur les chemins de

            discernement et d’intégration? Comment les Equipes Reliance et/ou chacun de leurs

            membres  peuvent nous aider à les dépasser ?

 

Amoris Laetitia

AL 305. À cause des conditionnements ou des facteurs atténuants […] dans une situa­tion objective de péché – qui n’est pas subjec­tivement imputable ou qui ne l’est pas pleine­ment – on [peut] vivre dans la grâce de Dieu, […] grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église AL 351 Dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements. Voilà pourquoi, « aux prêtres je rappelle que le confessionnal ne doit pas être une salle de torture mais un lieu de la miséricorde du Seigneur » EG 44 Je sou­ligne également que l’Eucharistie « n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles » EG 47

 

Guide de lecture d’AL de la CEF

Le pape ne récuse pas le caractère peccamineux de certaines situations. Mais le discernement auquel il appelle permet de reconnaître que dans certains cas la gravité de l’acte est diminuée : on n’a pas affaire à un péché « mortel», qui implique traditionnellement »pleine connaissance et entier consentement » (CEC1859) Il en résulte qu’il est possible, dans ces situations de vivre et de grandir dans la grâce de Dieu avec l’aide de l’Eglise. La note 351 précise que cette aide peut être aussi un sacrement, notamment la réconciliation et l’Eucharistie, particulièrement importants dans la perspective d’intégration et de croissance qui est celle du pape. Un adage classique de la théologie le rappelle : « Les sacrements sont pour les personnes » (et non l’inverse)

AL 299.  J’accueille les considérations de beaucoup de Pères synodaux, qui sont voulu signaler que « les baptisés divorcés et remariés civilement doivent être davantage intégrés dans les communautés chrétiennes  Ce sont des baptisés, ce sont des frères et des sœurs, l’Esprit Saint déverse en eux des dons et des charismes pour le bien de tous. […] il convient donc de discerner quelles sont, parmi les diverses formes d’exclusion actuellement pratiquées dans les domaines liturgique, pastoral, éducatif et institutionnel, celles qui peuvent être dépassées. […] Cette intégration est nécessaire également pour le soin et l’éducation chrétienne de leurs enfants, qui doivent être considérés comme les plus importants ».  

Le paragraphe tout entier est la reprise du n° 84  de la Relation finale de 2015. Comme jean Paul II l’avait rappelé (FC 84), les fidèles divorcés remariés ne sont pas excommuniés et leur intégration la plus grande possible aux communautés doit être la règle. Le texte évoque sans les préciser des formes d’exclusion qui ont encore cours dans différents domaines ; il invite donc les lecteurs à percevoir en quoi elles consistent, en vue de les dépasser

Samedi 7 avril 2018 après midi : Quels discernements ?

 

14 :30 – 15 :30   « Le sens des sacrements au service du discernement et de l’intégration »

                              Présentation par   Hélène Bricout théologienne

 

15 :30 – 16 :00    Mini carrefours (6×6) préparation de questions suggérées par l’exposé

 

  • Nous vous proposons sans quitter la salle et en vous retournant de faire des mini carrefours 6×6 autour de la question:

Dans ce que nous venons d’entendre qu’est-ce qui m’interpelle, me paraît nouveau ou me dérange ?

 

  • Dans ce que nous venons d’entendre qu’est-ce qui m’interpelle, me paraît nouveau ou me

            dérange ? Quelle question complémentaire à Hélène Bricout pour éclairer encore notre 

            réflexion ?

 

Après une brève présentation des participants (nom, lieu d’origine, situation), le groupe échange à partir de l’exposé et prépare une question  pour l’intervenante

 

17 :00 – 17 :45    Table ronde : Exemples  de Cheminements de discernement

                              Exemple de Rouen par Raphaëlle Tiberghien

                              Cheminements Bartimée par Nathalie et Christian Mignonat

                              Retour sur l’exemple d’Evreux par Philippe et Annie

 

18 :00 – 19 :00    Carrefours (petits groupes) pour ceux qui peuvent rester avec nous.

 

  • Nous vous proposons de vous mettre en petits groupes 8/10 personnes en panachant les membres CD Chemins d’espérance, les membres Reliance et les participants invités:

 

Nous allons vivre maintenant un temps de vie d’équipe : après avoir vécu des temps de prière, la lecture de la Parole, un enseignement pour ouvrir notre réflexion, ce temps doit nous permettre de poursuivre notre réflexion et de partager nos attentes spirituelles.

Après une brève présentation des participants (nom, lieu d’origine, situation), et un secrétaire étant désigné pour prendre des notes pour la relecture qui sera faite ce soir, le groupe échange à partir de ce qu’il a reçu de la présentation  d’Hélène et de la table ronde pour chercher à s’approprier la question et y répondre.

 

  • « Pour nous, quels chemins de discernement, quels  projets dans les communautés

              (paroisse, diocèse) ? »

 

 

20 :30  – 21 :00  Temps de relecture : questions/réponses complémentaires par rapport aux attentes

 

Les secrétaires des carrefours partagent deux/trois idées essentielles issues des groupes. Et remettent leurs notes.

 

Puis chacun pourra s’exprimer librement sur ce qu’il retient de la journée et qu’il emporte avec lui (elle). Ce sera également l’occasion de soulever telle ou telle question en attente de réponse ou d’approfondissement.

 

 

Samedi 7 avril 2018 : Prière du soir

 

Chant : Ecoute, écoute, surtout ne fais pas de bruit, on marche sur la route, on marche dans la nuit

              Ecoute, écoute, les pas du Seigneur vers toi, Il marche sur la route, il marche près de toi.

 

Méditation de l’Evangile de Mc 10, 46-52 Bartimée, l’aveugle de Jéricho selon la traduction de soeur Jeanne d’Arc, au plus près du grec original.   

     

Ils viennent à Jéricho. Comme il sortait de Jéricho, avec ses disciples et une assez grande foule, le fils de Timée, Bartimée, aveugle, mendiant, était assis au bord du chemin. 

Il entend que c’est Jésus, le Nazaréen ! Il commence à crier et à dire :« Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! »

 

  • Il faut éviter des jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations ; il est également nécessaire d’être attentif à la façon dont les personnes vivent et souffrent à cause de leur condition AL 296
  • La route de l’Église est celle de ne condamner personne éternellement ; de répandre la miséricorde de Dieu sur toutes les personnes qui la demandent d’un cœur sincère AL 296

 

– Beaucoup le rabrouent pour qu’il se taise. Mais combien plus il crie : « Fils de David, aie pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » Ils appellent l’aveugle et lui disent : « Confiance ! Dresse-toi, il t’appelle ! »

 

  • Cela exige de toute l’Église « une conversion missionnaire […] : il est nécessaire de ne pas s’en tenir à une annonce purement théorique et détachée des problèmes réels des gens ».AL 201
  • Jésus « attend que nous renoncions à chercher ces abris personnels ou communautaires qui nous permettent de nous garder distants du cœur des drames humains, afin d’accepter vraiment d’entrer en contact avec l’existence concrète des autres et de connaître la force de la tendresse.AL 308
  • La charité fraternelle est la première loi des chrétiens AL 306

 

– Il se débarrasse de son manteau, bondit et vient à Jésus.

 

  • Il faut encourager la maturation d’une conscience éclairée [… qui] peut reconnaître […] sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu AL303
  • Par conséquent, il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘‘irrégulière’’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante. AL 301
  • Une réflexion sincère peut renforcer la confiance en la miséricorde de Dieu, qui n’est refusée à personne AL 300


– Jésus lui répond et dit : « Pour toi, que veux-tu que je fasse ? » L’aveugle lui dit :

« Rabbouni ! Que je re-voie ! »

– Jésus lui dit : « Va ! Ta foi t’a sauvé ! » Aussitôt il re-voit. Et il le suit sur le chemin.

 

  • Illuminée par le regard de Jésus Christ, elle [l’Eglise] « se tourne avec amour vers ceux qui participent à sa vie de manière incomplète, tout en reconnaissant que la grâce de Dieu agit aussi dans leurs vies AL 291
  • On doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde ‘‘imméritée, inconditionnelle et gratuite’’ AL 297

 

Chant : Ecoute, écoute, surtout ne fais pas de bruit, on marche sur la route, on marche dans la nuit

              Ecoute, écoute, les pas du Seigneur vers toi, Il marche sur la route, il marche près de toi.

 

Notre Père …

 

Chant : Ecoute, écoute, ………

 

Bon retour, Bonne nuit
TEXTES DE REFERENCE

 

  • Amoris Laetitia Exhortation apostolique post synodale (19 mars 2016) – Extraits

 

AL 243 Il est important de faire en sorte que les personnes divorcées engagées dans une nouvelle union sentent qu’elles font partie de l’Église, qu’elles ‘‘ne sont pas excommuniées’’ et qu’elles ne sont pas traitées comme telles, car elles sont inclues dans la communion ecclésiale.261 Ces situations « exigent aussi [que ces divorcés bénéficient d’un] discernement attentif et [qu’ils soient] accompagnés avec beaucoup de respect, en évitant tout langage et toute attitude qui fassent peser sur eux un sentiment de discrimination ; il faut encourager leur participation à la vie de la communauté. Prendre soin d’eux ne signifie pas pour la communauté chrétienne un affaiblissement de sa foi et de son témoignage sur l’indissolubilité du mariage, c’est plutôt précisément en cela que s’exprime sa charité ».

 

AL 297 Il s’agit d’intégrer tout le monde, on doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde ‘‘imméritée, inconditionnelle et gratuite’’. Personne ne peut être condamné pour toujours, parce que ce n’est pas la logique de l’Évangile ! Je ne me réfère pas seulement aux divorcés engagés dans une nouvelle union, mais à tous, en quelque situation qu’ils se trouvent. […]

 

AL 298 Les divorcés engagés dans une nouvelle union, par exemple, peuvent se retrouver dans des situations très différentes, qui ne doivent pas être cataloguées ou enfermées dans des affirmations trop rigides sans laisser de place à un discernement personnel et pastoral approprié. […] L’Église reconnaît des situations où « l’homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs – par exemple l’éducation des enfants -, remplir l’obligation de la séparation ».note 329 Dans ces situations, connaissant et acceptant la possibilité de cohabiter ‘‘comme frère et sœur’’ que l’Église leur offre, beaucoup soulignent que s’il manque certaines manifestations d’intimité «la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis » (Conc. OEcum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, sur l’Église dans le monde de ce temps, n. 51).

 

AL 300 Si l’on tient compte de l’innombrable diversité des situations concrètes, comme celles mentionnées auparavant, on peut comprendre qu’on ne devait pas attendre du Synode ou de cette Exhortation une nouvelle législation générale du genre canonique, applicable à tous les cas. Il faut seulement un nouvel encouragement au discernement responsable personnel et pastoral des cas particuliers, qui devrait reconnaître que, étant donné que « le degré de responsabilité n’est pas le même dans tous les cas », les conséquences ou les effets d’une norme ne doivent pas nécessairement être toujours les mêmes

 

AL 312 […] J’invite les fidèles qui vivent des situations compliquées, à s’approcher avec confiance de leurs pasteurs ou d’autres laïcs qui vivent dans le dévouement au Seigneur pour s’entretenir avec eux. Ils ne trouveront pas toujours en eux la confirmation de leurs propres idées ou désirs, mais sûrement, ils recevront une lumière qui leur permettra de mieux saisir ce qui leur arrive et pourront découvrir un chemin de maturation personnelle. Et j’invite les pasteurs à écouter avec affection et sérénité, avec le désir sincère d’entrer dans le cœur du drame des personnes et de comprendre leur point de vue, pour les aider à mieux vivre et à reconnaître leur place dans l’Église.

 

Et d’une manière générale l’ensemble du Chapitre 8

 

  • Rescrit pontifical du 5 juin 2017

 

Rescrit pontifical concernant la « lettre privée » du pape François adressée à Mgr Sergio Alfredo Fenoy, délégué des évêques de la région pastorale de Buenos Aires, en réponse aux « Critères de base pour l’application du chapitre VIII d’Amoris laetitia » publiés le 5 septembre 2016.

 

Le rescrit en question stipule :

 

« Le Souverain Pontife décrète que les deux Documents qui précèdent seront publiés sur le site web du Vatican et les Acta Apostolicae Sedis comme Magistère Authentique.

 

Fait au Palais du Vatican, le 5 juin 2017,      Pierre Parolin, Secrétaire d’État. »

https://synodequotidien.wordpress.com/reception/lettre-de-francois-a-leveque-de-buenos-aeres/

https://synodequotidien.wordpress.com/reception/texte-des-eveques-argentins/

  • Catéchèse du Pape François sur la messe : Eucharistie (mercredi 21 Mars 2018) Extraits

 

[…] Mais que se passe-t-il au printemps ? […]

Si tu n’arroses pas ta vie avec la prière et les sacrements, aurez-vous des fleurs chrétiennes ? Non ! Parce que la prière et les sacrements arrosent les racines et notre vie fleurit. […] Ne jamais couper les racines avec Jésus.

 

Continuons maintenant avec la catéchèse sur la messe. La célébration de la messe […] est ordonnée à la communion, c’est-à-dire à nous unir à Jésus. La communion sacramentelle : non pas la communion spirituelle, que tu peux faire chez toi en disant : « Jésus, je voudrais te recevoir spirituellement ». Non ! La communion sacramentelle, avec le corps et le sang du Christ. Nous célébrons l’Eucharistie pour nous nourrir du Christ, qui se donne à nous soit dans sa Parole soit dans le sacrement de l’autel, pour nous conformer à lui. Le Seigneur le dit lui-même : « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » (Jn 6,56). […]

 

Après avoir rompu le pain consacré, c’est-à-dire le Corps de Jésus, le prêtre le montre aux fidèles, en les invitant à participer au banquet eucharistique. Nous connaissons les paroles qui résonnent du saint autel : « Heureux les invités au repas du Seigneur : voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ».[…] cette invitation nous appelle à faire l’expérience de l’union intime avec le Christ, source de joie et de sainteté. C’est une invitation qui réjouit et en même temps qui pousse à un examen de conscience éclairé par la foi. Si d’un côté nous voyons la distance qui nous sépare de la sainteté du Christ, de l’autre, nous croyons que son Sang est « versé pour la rémission des péchés ».

 

Nous avons tous été pardonnés dans le baptême et nous sommes tous pardonnés ou nous serons pardonnés chaque fois que nous nous approchons du sacrement de la Pénitence. Et n’oubliez pas : Jésus pardonne toujours. Jésus ne se lasse pas de pardonner. C’est nous qui nous lassons de demander pardon. […] saint Ambroise s’exclame : « Moi, qui pèche toujours, je dois toujours disposer du médicament » (De Sacramentis, 4, 28: PL 16, 446A). Dans cette foi, nous aussi […] nous l’invoquons : « O Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ».

 

[…] En réalité c’est le Christ qui vient à notre rencontre pour nous assimiler à lui. Il y a une rencontre avec Jésus. Se nourrir de l’Eucharistie signifie se laisser transformer en ce que nous recevons. […] Chaque fois que nous recevons la Communion, nous ressemblons davantage à Jésus, nous nous transformons davantage en Jésus. Comme le pain et le vin sont transformés en Corps et Sang du Seigneur, de même ceux qui le reçoivent avec foi sont transformés en Eucharistie vivante. […] quand tu reçois l’Eucharistie, tu deviens le Corps du Christ. […] la Communion nous ouvre et nous unit à tous ceux qui sont une seule chose en lui. Voilà le prodige de la Communion : nous devenons ce que nous recevons ! […]

 

Selon la pratique ecclésiale, le fidèle s’approche normalement de l’Eucharistie en formant une procession, […] et on communie debout avec dévotion, ou à genoux, comme l’a établi la Conférence épiscopale, recevant le sacrement sur la langue ou, là où c’est permis, dans la main, comme on préfère (cf. Présentation générale du Missel romain, 160-161). Après la communion, le silence, la prière silencieuse nous aide à conserver dans le cœur le don reçu. […]

 

La liturgie eucharistique se conclut avec l’oraison après la Communion. En elle, au nom de tous, le prêtre s’adresse à Dieu pour le remercier d’avoir fait de nous ses convives et pour demander que ce que nous avons reçu transforme notre vie. L’Eucharistie nous rend forts pour porter des fruits d’œuvres bonnes pour vivre en chrétiens. L’oraison de ce jour est significative ; nous y demandons au Seigneur que « la participation à son sacrement soit pour nous médecine du salut, qu’elle nous guérisse du mal et nous confirme dans son amitié » (Missel romain, mercredi de la Vème semaine de carême). Approchons-nous de l’Eucharistie : recevoir Jésus qui nous transforme en lui, nous rend plus forts. Le Seigneur est si bon et si grand !

 

 

L’ensemble de la catéchèse se trouve  sur le blog « Au fil des jours, dans la suite du Synode de la famille »

https://synodequotidien.wordpress.com/2018/03/21/21-mars-2018/

  • Lettre et invitation de Mgr Dominique Lebrun, aux personnes séparées, divorcées, divorcées remariées, membres de l’Eglise catholique (8 septembre 2016)

 

Evêque du diocèse de Rouen, je m’adresse à vous, mariés devant Dieu dans le sacrement de mariage, aujourd’hui séparés, divorcés, peut-être remariés ou vivant une nouvelle union. Votre chemin n’est plus celui de la vie commune promise et espérée à votre mariage. Je sais que beaucoup ont l’impression d’être rejetés de la communauté, d’être condamnés.

Votre route est à la fois personnelle et liée à d’autres. Quoi qu’il en soit, baptisés, vous faites partie de la communauté catholique. Comme moi, vous êtes en chemin, un chemin éclairé par l’amour de Dieu, par votre foi en Jésus mais aussi un chemin avec des obstacles, des blessures, des fragilités.

Je viens vous demander pardon : L’échec de votre mariage est devenu l’échec d’une vie, peut-être à cause de regards portés sur vous ou d’attitudes envers vous. En fait, votre divorce est une épreuve dans une vie tissée par l’amour qui a tant de visages et d’expressions.

Je vous demande pardon : L’indissolubilité de votre mariage est devenue un fardeau que vous portez comme une condamnation. C’était pour vous un chemin de liberté, d’amour, de miséricorde, et cela doit le demeurer pour tous.

Je vous demande pardon : le rappel de la loi vous atteint comme des pierres que Jésus a refusé de jeter sur la femme adultère. La loi est pourtant un chemin pour le bonheur.

Je vous demande pardon : L’impossibilité de recevoir les sacrements, pour les personnes divorcées engagées dans une nouvelle union, est devenue une exclusion. C’est et cela doit être un appel à vous accueillir avec plus de charité.

Humblement, la communauté catholique veut vous inclure dans son chemin de miséricorde. Après avoir beaucoup réfléchi, réuni deux synodes mondiaux, le Pape François nous demande de choisir la logique de l’intégration :

« Il s’agit d’intégrer tout le monde, on doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde ‘imméritée, inconditionnelle et gratuite’. Personne ne peut être condamné pour toujours, parce que ce n’est pas la logique de l’Evangile » (Amoris Laetitia n° 297).

Le Pape ne change pas l’idéal chrétien. Il ne le peut pas. Il ne le veut pas. Le mariage reste le mariage. Il écrit : «la loi est un don de Dieu qui indique un chemin, un don pour tous sans exception qu’on peut vivre par la force de la grâce » (n° 295). Cependant, votre chemin demeure un chemin de baptisés appelés à la sainteté, comme le mien. C’est un appel à la conversion joyeuse, à une vie toujours plus unie au Christ, non à une perfection illusoire. C’est ce chemin de croissance que l’on appelle la « gradualité ».

Avec le Pape, avec la communauté catholique, je vous invite à célébrer l’appel à la sainteté en la fête de la Toussaint, mardi 1er novembre à 15h30 à la cathédrale. Nous passerons la porte de la miséricorde ensemble et nous prierons les vêpres. Nous rendrons grâce pour vos vies, pour tout l’amour qu’elles comportent. Je vous bénirai au nom de Dieu.

Nous prierons dans la grande joie des enfants d’une même famille réunie. Vous hésitez à venir ? Dites-vous qu’il y a une place pour vous dans la cathédrale, dans l’Eglise. Mais je ne vous en voudrais pas si vous n’y êtes pas. Je vous attendrai simplement et prierai pour vous.

J’espère que cela sera un nouveau départ et un encouragement

Des personnes divorcées ou séparées demeurent dans une remarquable fidélité à leur conjoint. Nourries par les sacrements, elles continuent de vivre leur mariage avec audace et courage. C’est un précieux témoignage.

Des personnes divorcées vivant une nouvelle union participent aussi à la vie de nos communautés, sans communier au sacrement de l’Eucharistie. Je les remercie beaucoup. Elles sont souvent discrètes. Parfois, elles sont inquiètes, se demandent si elles font bien. D’autres ont décidé en conscience de communier. Elles s’interrogent aussi : qu’en pense la communauté, le prêtre ? Est-ce juste ?

Chaque situation, chaque chemin demande un discernement. Le Pape envisage que ce discernement permette de recevoir les sacrements, s’il n’y a pas de faute grave. Des « conditionnements » ou des « circonstances » atténuent la responsabilité (n° 301/2).

Le Pape invite à prendre le temps du discernement. Je souhaite que ce 1er novembre soit une étape pour un nouveau chemin. N’allons pas trop vite … ni trop lentement.

En cette année de la miséricorde, je nomme sept prêtres missionnaires de la miséricorde pour vous accueillir spécialement. Avec eux, vous pourrez examiner en toute discrétion votre conscience grâce à la Parole de Dieu. Les missionnaires écouteront vos questions. Ils vous transmettront celles du Pape (cf. n° 300).

Il faudra bien deux ou trois rencontres avec l’un des missionnaires pour débuter le chemin. Puis, vous pourrez, avec son accord, voir le chemin à accomplir avec votre communauté paroissiale. Chaque cas est particulier, dit le Pape. Certains parmi vous ont peut-être déjà fait une bonne partie du chemin. Je m’en réjouis.

En la fête de la Toussaint, je prierai pour vous et, j’espère, avec vous. En attendant, soyez assurés de mon amitié.

 

  • Discours du Cardinal Barbarin (Lyon – Primatiale St Jean – 15 octobre 2017)

Rencontre des personnes ayant vécu une rupture conjugale 
(L’ensemble du discours sur http://lyon.catholique.fr/ ou http://synodequotidien.wordpress.com)

Chers Amis,

Merci d’avoir répondu à cette invitation. Nous vivons une rencontre forte ; beaucoup prient avec nous depuis qu’elle a été annoncée et en ce moment, pour qu’elle porte tout son fruit de paix dans les cœurs, et d’unité dans notre Eglise diocésaine où la fraternité est toujours à gagner. A vrai dire, cette invitation vient du pape François lui-même. A la fin du ch. 8 d’Amoris Laetitia, son exhortation apostolique du 19 mars 2016 sur l’amour dans la famille, il écrit :

« J’invite les fidèles qui vivent des situations compliquées, à s’approcher avec confiance de leurs pasteurs ou d’autres laïcs qui vivent dans le dévouement au Seigneur pour s’entretenir avec eux. Ils ne trouveront pas toujours en eux la confirmation de leurs propres idées ou désirs, mais sûrement, ils recevront une lumière qui leur permettra de mieux saisir ce qui leur arrive et pourront découvrir un chemin de maturation personnelle. Et j’invite les pasteurs à écouter avec affection et sérénité, avec le désir sincère d’entrer dans le cœur du drame des personnes et de comprendre leur point de vue, pour les aider à mieux vivre et à reconnaître leur place dans l’Église » (n° 312).

[…] Je voudrais donc commencer par demander pardon pour toutes ces blessures infligées à des frères et des sœurs, par un regard, un jugement ou un rejet brutal. Que de rancœur, de douleur et de colère ces blessures n’ont-elles pas engendrées ! Tous connaissent bien pourtant la forte injonction de Jésus : « Ne jugez pas pour ne pas être jugés » (Mt 7, 1). Le plus douloureux pour moi, c’est d’entendre ici ou là des expressions, des réactions que je croyais reléguées dans le passé. J’en ai à nouveau reçu le témoignage récemment. Cela me scandalise et je veux vous en demander pardon. […]

 

Le message du Pape François –  rencontre  du cardinal et de 80 prêtres du diocèse

  1. D’abord, « refuser les adjectifs » qui mettent des étiquettes, et considérer avant tout les personnes. Qu’on ne définisse plus jamais quelqu’un par un adjectif : « divorcé », « séparé », « remarié ». Nous connaissons, nous rencontrons, nous aimons des personnes. C’est leur nom qu’il faut connaître en premier lieu, leur vie, leur histoire personnelle qui est à découvrir et à écouter.
  2. Le pape nous a dit aussi que, dans Amoris laetitia, il avait veillé à ne jamais utiliser le langage du permis et du défendu. […]

Le pape […] a voulu indiquer un chemin de réconciliation. Dans le n° 305 de l’Exhortation, il écrit que c’est révoltant d’entendre parler de « situations ‘irrégulières’, comme si elles étaient des pierres lancées à la figure des personnes. » Et il rappelle qu’ « un petit pas, au milieu de grandes limites humaines, peut être plus apprécié de Dieu que la vie extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter d’importantes difficultés ».

[…] le pape insiste […] sur l’aide que la communauté de l’Eglise doit apporter à ces personnes qui souffrent. Concrètement, cela se traduit par du temps donné, de l’écoute, de l’attention, de la miséricorde. Un jour dans un discours, il a mis en parallèle ceux qui restent sur des positions simplistes, comme l’interdiction pure et simple de l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés ou celle, tout aussi tranchée, du refus d’une quelconque règle ou parole de l’Eglise en ce domaine. En fait, les uns et les autres, a-t-il fait remarquer, refusent, esquivent ou craignent d’entrer dans une attitude de patience et de compassion. Prendre le temps d’écouter en profondeur une personne au parcours sinueux marqué par la souffrance et la rupture, et se mettre avec elle sous la lumière de la Parole de Dieu, c’est effectivement une grande exigence.

Le pape a pris le temps ensuite de montrer qu’un enseignement moral de l’Eglise ne peut pas s’identifier à un règlement de la République, ne peut pas être réduit aux repères du permis, défendu ou obligatoire…. Cela est très bien expliqué au n° 304 sous le titre : « Les normes et le discernement. » […] Ce qui est demandé, c’est de se livrer ensemble à un vrai travail spirituel, dans une attitude d’écoute mutuelle et de prière. C’est exigeant, et jamais ce « discernement pratique face à une situation particulière ne peut être élevé à la catégorie d’une norme » (304).

 

Les voies du discernement.

[…] dans mon ministère de prêtre, j’ai vu des gens qui rendaient un merveilleux témoignage […] à l’ensemble des sacrements qui sont à vivre dans une même logique d’alliance – en n’allant pas communier à cause de la rupture qu’ils avaient vécue dans l’histoire de leur mariage. C’est certainement pour eux une souffrance, mais ces personnes nous donnent un beau témoignage. Elles ne peuvent vivre cette situation que dans une grande foi : […]

A l’inverse quand une personne divorcée remariée ne supporte pas de ne pas pouvoir communier et finalement décide, à cause de cette brûlure intérieure, de ne plus venir à la Messe, il serait absurde et inhumain de continuer à brandir devant elle un panneau d’interdiction. Ce serait la conduire à une rupture plus grave encore et l’enfermer dans son amertume. Quand quelqu’un vit cette situation et décide en conscience d’aller communier, personne ne le juge. Ce n’est pas faire preuve de laxisme de dire cela, c’est accueillir et aimer chacun tel qu’il est, là où il en est, l’accompagner personnellement dans son combat spirituel et surtout, j’espère, prier pour lui « dans le secret ». […]

Deux pistes de travail

Je voudrais encore souligner deux aspects fondamentaux sur lesquels nous avons à travailler.
D’abord, l’accès à la communion a toujours été un problème délicat dans l’Eglise. Dans la note 351 du n° 305 d’Amoris laetitia, le pape souligne que l’Eucharistie « n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles ».Dans l’Ecriture nous voyons que le concept de dignité a deux utilisations différentes. D’abord, celle du centurion […] (cf. Mt 8, 8) et l’avertissement sévère de saint Paul aux Corinthiens […] 1 Co 11, 27).

Un second travail majeur à mener […] c’est de réfléchir à la signification du mot Torah mal traduit sans doute par loi. […] La Torah est un enseignement, une parole paternelle que Dieu donne à ses enfants pour éclairer leur vie. Et nous en avons fait des commandements, des règlements ! […] Avant de conclure, je voudrais mentionner d’autres grandes souffrances, comme celle des familles où la maladie chronique, le handicap de l’un des membres est un poids quotidien. Je voudrais faire une mention particulière des époux qui vivent cruellement le fait de ne pas avoir d’enfant. […]

Conclusion

[…] Et je me permets de faire quelques propositions. D’abord à vous, les disciples du Seigneur qui vous trouvez dans une situation de rupture. Regardez votre vie et votre chemin avec sérénité, avec courage et avec confiance, dans la logique de l’alliance. Chacun voit s’il peut ou non changer sa situation de vie ; chacun se rend compte de ce qui est le meilleur aujourd’hui, pour lui et pour les proches avec qui il est lié maintenant par une relation d’amour et de service mutuel.

N’hésitez pas à rencontrer avec simplicité un prêtre, le curé de votre paroisse ou un autre qui saura accueillir son frère, sa sœur, avec l’âme d’un pasteur. […]. Beaucoup d’autres, dans l’Eglise […] des « aînés dans la foi » si l’on peut dire sont susceptibles de vous comprendre et de vous éclairer. Attachez-vous surtout à vous mettre sous la lumière de la Parole de Dieu. […] Deux convictions ne doivent jamais quitter les disciples de Jésus. La première, c’est que Dieu m’aime toujours, la générosité de son amour inconditionnel ne me fera jamais défaut. Et la deuxième : l’Eglise reste ma famille[…] Non seulement, je trouverai toujours en son sein des frères et des sœurs disponibles pour m’écouter et m’accompagner, mais plus encore je découvrirai que l’Eglise a besoin de moi. Par les souffrances de mon parcours, je peux apporter un témoignage fort, renouvelé qui saura toucher le cœur de beaucoup d’autres qui n’ont pas traversé ces épreuves ou qui ne connaissent pas encore le Seigneur, ni la joie de son Evangile.

Pour finir, j’en appelle aussi aux pasteurs, à chacun de mes frères prêtres. Les quatre verbes essentiels de cette Exhortation du pape François, nous les avons retenus : accueillir, accompagner, discerner et intégrer la fragilité. Ne craignons pas d’appeler ceux qui sont dans ces situations de rupture, quand ils sont prêts à servir la communauté et à s’engager dans la mission. Nous devons les aider à retrouver leur place dans l’Eglise […]  « Dans l’Eglise, on a besoin de tout le monde ! » (Benoît XVI)

 

  • La loi de la conscience (Gaudium et Spes n° 16)

Le concile Vatican II, dans sa constitution Gaudium et Spes rappelle la loi de la conscience qui est affirmée très clairement par St Thomas d’Aquin. Elle est donc une affirmation des plus traditionnelles :

« Au fond de sa conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d’aimer et d’accomplir le bien et d’éviter le mal, au moment opportun résonne dans l’intimité de son cœur : « Fais ceci, évite cela ». Car c’est une loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme ; sa dignité est de lui obéir, et c’est elle qui le jugera. La conscience est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où Sa voix se fait entendre. »

 

  • Cheminements Bartimée (Equipes Reliance mai 2016)

Pour les personnes divorcées-remariées désirant recevoir à nouveau les sacrements

 

Après la lecture d’Amoris Laetitia, si l’on peut clairement dire «  la porte des sacrements est ouverte à ceux qui en prendront sincèrement et avec confiance le chemin », la question est maintenant de savoir

COMMENT :

Car ce n’est pas une autoroute, ni même une nationale, il n’y a pas une route unique pour tous, mais une multitude d’itinéraires qui selon les histoires des personnes peuvent être courts ou plus longs, faciles et sereins, ou plus difficiles. Certains sont au tout début de leur parcours, d’autres attendent à la porte depuis longtemps. Il faut que chacun soit accueilli par une communauté, entouré par une équipe de prêtres et de laïcs engagés dans cette pastorale, pour atteindre, en conscience, le moment de la rencontre avec le Seigneur à travers les sacrements et ce n’est pas nécessairement en bout de chemin, puisque « l’Eucharistie n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède »[1] et de toute façon ce n’est jamais le bout du chemin, car comme pour tous les chrétiens, le chemin c’est le Christ et  Il  est toujours devant nous .

C’est de notre responsabilité à tous, communauté, pasteurs, laïcs engagés et personnes désireuses de prendre ce chemin. Où, quand, comment ? C’est, dans une démarche synodale, qu’ensemble nous pourrons répondre à la question posée par Jésus à chacun :

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »

Déjà des équipes commencent à réfléchir pour inventer ensemble des réponses. Un questionnaire[2] qui proposait aux personnes «  divorcées-remariées » de se situer par rapport aux étapes de discernement proposées par Amoris Laetitia et dont nous avons fait la synthèse, nous a servi de matériau de base pour construire, selon les recommandations des « chemin d’Emmaüs » ces «  cheminements Bartimée ».

Il existe déjà des cheminements vers des « temps de prières » à l’occasion de la nouvelle union. Ces démarches peuvent trouver toute leur place dans les propositions de l’équipe, lorsque les couples «  divorcés-remariés » ne l’ont pas encore vécu.

Comme le pape François nous y incite régulièrement, laissons nous guider par les pages d’Evangile  où l’on voit Jésus agir lors de ses rencontres avec les gens de Palestine, cela peut nous fournir de précieux indices : attitudes, paroles, signes, manifestations.

Laissons-nous instruire par le Christ lui-même !

 

Par exemple dans une communauté paroissiale on pourrait imaginer quelque chose comme cela :

  1. Une large information sur la paroisse qu’un projet se met en route.
  2. Une première réunion d’information ouverte à tous qui écoute les attentes et fait des propositions.
  3. Une petite équipe qui se met en marche avec des paroissiens « divorcés-remariés » et quelques autres paroissiens (un couple, une personne de l’EAP….) et le prêtre. Elle définit dans les grandes lignes vers où on va en s’appliquant à répondre à la demande des couples «  divorcés-remariés ».
  4. Une série de rencontres en équipe ou avec un des accompagnateurs, des étapes et des signes…des sacramentaux, ou directement le sacrement du pardon, puis l’Eucharistie qui ne peuvent être qu’une étape à la pleine intégration.
  5. Pour le contenu des étapes : l’idée nous est venue en relisant l’Evangile de l’aveugle du bord du chemin, Bartimée. (C’était d’ailleurs le texte d’Évangile de la messe de clôture du synode 2015 longuement commenté par le pape lui-même.)

Vient alors la question de la manifestation de la parole publique entre l’Eglise et la personne. Cette articulation est sans doute la plus délicate et doit pouvoir prendre des formes multiples selon le souhait de la personne et les possibilités de la communauté.

 

 

 

Quelles pourraient être les étapes. En utilisant le texte d’Evangile de Bartimée

Étape 1

Bartimée crie, il veut voir Jésus, la foule l’en empêche, il crie de plus belle.

Ce peut être un moment où la personne dit sa souffrance (prends pitié de moi !) et les blessures qu’elle a reçues de la part de ceux qui ne l’ont pas laissé s’approcher. (Relecture de son parcours et état de la situation présente)

Étape 2

Il se lève avec confiance encouragé par quelques personnes autour de lui. Ce peut être le moment de voir les personnes, les circonstances, les lieux qui ont aidé la personne à se relever. Il enlève son manteau (que représente le manteau pour lui, le regard des autres, la chape d’une éducation très rigide, une autocensure, une culpabilité …)

Étape 3

« Que veux-tu que je fasse pour toi ?» La personne, mise en confiance dans le petit groupe ou avec son accompagnateur formule sa demande et confie les difficultés à encore surmonter.

Étape 4

«  Rabouni que je vois ».  La personne en appelle à la tendresse du Père, à la miséricorde, au pardon et Lui demande de la guérir. C’est sans doute la place de l’aide parle sacrement du pardon puis de l’Eucharistie.

Étape 5

«  Va ta foi t’as sauvé » aussitôt il retrouva la vue et il suivait Jésus.

C’est clairement la reconnaissance de sa foi et l’envoi en mission, du fait de la guérison il va reprendre sa place dans la communauté en marche, c’est la pleine intégration…

Voilà un parcours, mais il existe d’autres évangiles.…: Le Père et ses deux fils, la samaritaine, la femme adultère (pour le juste rapport de chacun à la loi), Zachée, les pèlerins d’Emmaüs….

Reste ensuite le choix de la parole que la personne souhaite «  échanger » avec son Eglise, sa communauté…pour signifier sa complète intégration. Certains voudront une parole discrète, d’autres peut-être plus solennelles…ou une lettre de l’Evêque…ou ….

Tout est à inventer avec l’aide de l’Esprit.

 

  • Domaines de discernement (Questionnaire des Equipes Reliance avril 2016) en référence aux critères d’Amoris Laetitia

 

Domaines de discernement pertinents pour une reconstruction personnelle et une complète intégration dans l’Eglise

– Le vécu de la première union :

(Ce domaine concerne également les personnes qui ne sont pas remariées).  Essai de relecture et de clarification des raisons de la rupture et de la séparation, tentatives de réconciliation, place des enfants dans ces conflits, reconnaissance de ses responsabilités, gestion de l’échec, reconnaissance des aspects positifs de ce vécu,  ce qui m’a permis de me relever, …

– L’état actuel de la relation avec l’ancien conjoint.

(Ce domaine concerne également les personnes non remariées ou ayant obtenu leur reconnaissance de nullité). Soucis de pacification avec l’ex-conjoint, gestion juste et charitable des situations entrainées par le divorce, souci des enfants, chemins de pardon avec l’ex-conjoint et l’ensemble de la famille.

– La relation à l’Église : Quelles ont été mes rencontres avec l’Église  ou la communauté depuis  mon divorce ? Si elles ont été douloureuses ou incompréhensibles, comment les pacifier ? Comment je comprends les  exigences de vérité et de charité de l’Évangile proposées par l’Église.  Malgré l’échec traversé, suis-je sensible à la beauté et au sens du sacrement de mariage ?…

– Le vécu de la nouvelle union :

Comment je considère cette nouvelle union, quelle pérennité je souhaite lui donner ? Quels projets porte-t-elle ? Quelle est la place des enfants ? Quelle est ma participation à la vie de l’Église, dans la communauté paroissiale, puis-je y avoir des responsabilités ? Quels sont les souhaits d’engagements dans la société ou dans l’Eglise ?

– Quelle attente spirituelle et demande sacramentelle ? Est-ce un besoin pour la croissance spirituelle de mon nouveau couple ? Pour l’éducation chrétienne de mes enfants ? Pour pouvoir avoir un sentiment d’appartenance et de non exclusion ?…

 

[1]  Amoris Laetitia n 305 Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 47 : AAS 105 (2013), p. 1039. Je sou­ligne également que l’Eucharistie « n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles

[2] La synthèse de ce questionnaire est disponible en annexe