Notes sur le topo de Guy

Quelques notes sur l’enseignement de Guy de lachauxIMG_0482

bandeau simpliciteThème : La miséricorde

C’est un thème essentiel dans notre vie, en particulier, nous ressentons particulièrement son absence lorsque nous traversons une épreuve. L’absence de miséricorde peut devenir mortelle. Comment croire en la miséricorde, en la miséricorde de Dieu lorsqu’on voit le mal à l’œuvre dans le monde. C’est une des sources de l’athéisme.

Ne soyons pas des « naïfs », l’espérance en la miséricorde n’est pas toujours présente en nos vie et chacun expérimente un jour « l’absence de Dieu ». On pense à Job qui crie vers son Dieu : «  Où es-tu Dieu ? »

Si la miséricorde n’est pas évidente, c’est qu’elle doit nous être révélée….

Et d’abord quelle est-elle ? Comment la définir ?

On peut traduire pas «  cœur ouvert à la misère « mais ne sautons pas trop vite au pardon qui n’est qu’une conséquence de la miséricorde. Il y a les mots Amour, Pitié, (commisération ?) mais ces mots aussi ont d’autres connotations. Le mot «  miséricorde » n’est plus courant, pas compris, c’est un mot biblique (avec un petit relent de paternaliste).

Dans la bible, il se traduit de deux manières. Tout d’abord «  Va anim ( j’ai pas bien compris le mot et je ne sais pas comment l’écrire ), c’est le mot qui désigne les entrailles, le ventre, le sein maternelle. Miséricorde, c’est l’amour maternel du cœur de Dieu qui vient directement de ses entailles, c’est une sorte d’amour viscéral. On le rencontre dans la bible et particulièrement dans l’Évangile lorsque jésus est «  remué au plus profond de ses entrailles ». Ce n’est pas un sentiment, mais une atteinte vitale, on l’éprouve dans son corps. Déjà dans l’ancien testament Yahvé est présenté comme le Dieu «  miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour et de vérité ». Son amour est au-dessus de tout nom, c’est pour cela qu’on a fabriqué un mot spécial. D’une autre manière le vocable miséricorde est lié à la fidélité. Ce n’est pas le Dieu d’un instant, il est toujours présent et «  sa miséricorde s’étend d’âges en âges ». Pourquoi alors a-t-on une image d’un Dieu froid, lointain, vengeur. Cela provient d’une lecture littérale de la bible. La bible n’est pas le livre de la vérité, mais c’est l’histoire d’un peuple a qui Dieu se révèle lentement à travers les vicissitudes des hommes qui sont chargés de le transmettre. Souvent, aux cours des récits, le narrateur prête à Dieu des réactions humaines, des sentiments humains tout en essayant d’expliquer la «  grandeur » inimaginable de Dieu. Ce Dieu que l’homme ne peut pas « regarder en face ».

La miséricorde n’est pas seulement un attribut de Dieu, c’est le nom même de Dieu. Le pape François dit «  Dieu est la miséricorde révélée ». Dieu est Amour nous dit St Jean et Jésus est le visage de miséricorde du père puisque «  qui me voit, voit le père « pour comprendre la miséricorde du père, il faut donc regarder et écouter jésus…si Dieu ne s’était pas incarné dans notre humanité par son fils jésus, comment saurions nous comprendre cette miséricorde. Jésus est le visage «  humain « de Dieu. Cela nous permet d’éviter de nous construire un Dieu fabriqué par notre vouloir.

Que dit jésus. Dès le début de sa vie publique il proclame «  les temps sont accomplis », le résultat des promesses est là, «  le règne de Dieu est déjà parmi vous ». Pour le trouver, il faut se « convertir », c’est-à-dire changer de sens, changer son «  point de vue », regarder différemment, changer notre manière de voir. Et nous reconnaitrons le règne de Dieu lorsque nous constatons que les aveugles voient, que les sourds entendent et que la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Et jésus se tourne tout de suite vers les pauvres : «  ils les guérissaient tous ». Alors les foules le suivent et lui «  a pitié d’eux, car ils étaient comme des brebis sans berger ». Souvent on le voit émue, remué, presque chamboulé, il annonce et pratique constamment la miséricorde. Il Est la miséricorde. Il ne craint pas de devenir impur en touchant le lépreux, de se «  déclassé » en prenant ses repas avec des pécheurs, de se fourvoyer en invitant un collecteur d’impôt à devenir disciple. Il s’identifie aux pauvres, lorsqu’il nous dit «  j’avais faim et vous ne m’avez pas donné à boire ». Et il va jusqu’à pardonner à ses bourreaux pour qu’eux même puisque se convertir à leur tour. Car la logique de la miséricorde n’est pas la nôtre et n’obéit pas à notre «  justice » .On lit en effet que la justice de Dieu n’est pas celle des hommes. Ce changement de paradigme est souvent illustré dans les paraboles. Dans celle du père et de ses deux fils, le fils cadet part avec sa «  juste part », c’est normal c’est ce que son père a prévu de donner au cadet dans la loi, laissant ses terres à l’ainé. Il peut en faire ce qu’il veut. Mais lorsque le cadet revient ayant tout dépensé (et mal dépensé), l’ainé en toute justice, considère que son frère lui « vole » une partie de sa part. Il n’est pas dans la logique de la miséricorde comme le père. Car l’amour du père pour ses fils est tellement grand qu’il ne se mesure pas et qu’on ne peut pas l’épuiser. Dans tout l’Évangile, le Christ prône cette logique de la miséricorde. Certains voient bien que cette attitude constitue un danger pour la société : Il guérit le jour du sabbat, car sa miséricorde ne peut pas attendre, il brave l’impureté en embrassant le lépreux, il ne fait pas de différence entre les hommes et ne les traitent pas selon leurs rangs dans le monde, il ne condamne pas, il ne donne à tous et prend ainsi le chemin du serviteur souffrant, celui qui donne sa vie en rançon pour la multitude. Jésus est vraiment le visage de la miséricorde du père.

Depuis 50 ans, le concile Vatican II a remis l’Évangile au cœur de la parole et de la prière des fidèles. Le Christ, en action dans l’Évangile est la Miséricorde à l’œuvre. Ce n’est pas le Dieu vengeur, jaloux, terrible de l’ancien testament, ce n’est pas non plus un Dieu permissif qui n’aurait plus rien à nous dire, c’est un Dieu qui nous aime et qui veut pour nous le meilleur. Dieu nous veut grand : «  la gloire de Dieu c’est l’homme debout ». « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements et vous serez dans mon amour». La miséricorde exige la vérité et la justice, mais c’est la miséricorde qui est première. Lorsque la miséricorde est reçue, elle amène à la vérité et à la justice. Il faut sortir de la victimisation qui est mortifère, pour accéder et recevoir la miséricorde qui débouche sur le pardon.

La meilleur preuve pour nous que nous avons reçu le pardon, c’est lorsque nous devenons capable de miséricorde. Si notre cœur est trop sec, comme une terre durcie par le soleil, l’eau de la miséricorde ruissèlera sans pénétrer dans le cœur de la terre. Il faut «  casser » la gangue pour irriguer la terre, il faut de l’humilité pour accepter de se laisser «  casser ». C’est ainsi qu’on peut recevoir la miséricorde, et elle portera du fruit.

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Une autre prise de note sur l’ Intervention de Guy de La Chaux 

Miséricorde, thème essentiel de nos vies surtout en temps d’épreuve. Quand l’absence de miséricorde nous fait mal…cela peut être mortel ??

 

Cette affirmation de la miséricorde peut être la plus grande source d’athéisme de nos jours (pourquoi la guerre ? la violence ? ou donc est Dieu ??)L’expérience de l’absence de Dieu…la miséricorde de Dieu n’est pas évidente, elle doit nous être révélée…

Dans miséricorde, il y a misère, cœur ouvert à la misère…et rapidement on y met le Pardon, mais aussi l’amour

Quel en est le sens profond ?…c’est un mot biblique pour compassion , empathie.

Dans la traduction de miséricorde il y a deux points forts :

1-Les entrailles… cela a rapport avec le sein maternel, le ventre maternel où le siège profond des sentiments…c’est une façon spéciale d’aimer Dieu qui est pris aux entrailles. C’est cô un amour maternel qui passe par le corps. Jésus fut rempli de pitié pour Marie, « a été remué jusqu’aux entrailles » par Marie et non pas de pitié. La miséricorde est plus qu’un sentiment, c’est un lien vital, corporel. Dieu nous touche par son corps. La miséricorde est un amour qui se dit par le corps, par nos entrailles !!!.

le deuxième mot qui traduit la miséricorde est fidélité. La fidélité est aussi comprise dans la miséricorde. Ce n’est pas l’amour d’un instant. C’est un amour décidé, voulu et dans la durée !!!.

 

C’est donc un amour qui vient des tripes et qui est fidèle …..mais alors d’où vient que Dieu soit montré comme froid, « père fouettard « ?

La première raison est que la Bible n’est pas le livre de la vérité, c’est une aventure humaine à travers laquelle Dieu se révèle petit à petit, lentement, patiemment. Ce sont les hommes qui font dire à Dieu « fais la guerre »…mais petit à petit Dieu se révèle…se fait comprendre, se laisse comprendre par l’homme.

La deuxième raison est la traduction du buisson ardent….révélation à Moïse du nom de Dieu « je suis Yavée, je suis là et je serai » est la véritable traduction du texte originel : signe d’un Dieu immuable qui se suffit en lui même, qui est transcendant, inaccessible…mais c’est là le Dieu des philosophes, de l’omniscience, de la transcendance…. ce serait comme si l’id »e de Dieu était que l’homme n’apportait rien à sa gloire…c’est tout le contraire. Dieu est là, il voit, entend. La Miséricorde n’est pas un attribut de Dieu. Il est Miséricorde, c’est son être : Saint Jean Epitre1 « Dieu est amour ».                                                                                    Dieu a besoin des hommes …c’est parce que je suis miséricorde avec toi que je suis.

Jésus est le visage de la miséricorde du père. Le père de Lachaux nous dit que si il n’y avait pas Jésus il serait agnostique. Jésus est le visage humain de Dieu. On ne se construit pas un Dieu dans sa tête.. on lui mettrait toutes nos pensées, nos oripeaux……..Jésus peut changer nos façons de penser…jésus nous émeut face aux lépreux, à la samaritaine à Zachée….