Discours du 17 octobre

Traduction libre à partir de la traduction automatique et du texte italien par Christian du discours du pape François, au cours de la commémoration des 50 ans de la création des synodes par Paul VI.

Nous devons continuer sur cette voie. Dans le monde où nous vivons, et que nous sommes appelés à aimer et à servir dans ses contradictions, l’Église exige le renforcement des synergies dans tous les domaines de sa mission. La collégialité est le comportement que Dieu attend de l’Eglise du troisième millénaire.
***
Qu’est-ce que le Seigneur nous demande ? Dans un sens, tout est déjà contenu dans le mot « synode » : « Marcher ensemble » – laïcs, pasteurs, évêque de Rome – est un concept facile à mettre en mots, mais pas si facile à mettre en pratique.
Après avoir confirmé que le Peuple de Dieu est constitué de tous les baptisés qui sont appelés à « être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint » [6], le Concile Vatican II a proclamé que «l’ensemble des fidèles, puisque oint par le Saint-Esprit (cf. Jn 2,20.27 1), ne peut se tromper en matière de croyance et rend compte du sens surnaturel de la foi du peuple tout entier, quand apparaît «des évêques au moindre des fidèles laïcs» un accord universel en matière de foi et de morale « [7]. Ceci est « à croire » de façon infaillible.
Dans l’Exhortation apostolique Evangelii Gaudium j’ai souligné que «le peuple de Dieu est saint à cause de cette onction qui le rend infaillible « à croire »[8], en ajoutant que« chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église et le degré l’éducation de sa foi, est un sujet actif d’évangélisation et il serait inapproprié de penser à un plan d’évangélisation dirigé par des acteurs qualifiés alors que le reste des fidèles devrait le recevoir pour seulement le mettre en pratique »[9]. Le sensus fidei empêche la séparation rigide entre Ecclesia docens et Ecclesia discens, puisque même le troupeau a un « instinct » de discerner les nouvelles façons que le Seigneur révèle à l’Église [10].
Cette conviction m’a guidé quand j’ai souhaité que le peuple de Dieu soit consulté lors de la préparation du double synode sur la famille, comme cela se fait habituellement avec des « Lineamenta ». Certes, une telle consultation ne pourrait être suffisante pour écouter le sensus fidei. Mais il ne serait pas possible de parler de la famille sans avoir consulté les familles, écouté leurs joies et leurs espoirs, eurs peines et leur angoisse [11]? A travers les réponses aux deux questionnaires envoyés aux Eglises particulières, nous avons eu l’occasion d’entendre au moins certains d’entre eux sur des sujets qui les touchent de près et qui ont beaucoup à dire.
Une église synodale est une église de l’écoute, sachant que l’écoute « est plus que de sentir » [12]. C‘est une écoute mutuelle dans laquelle tout le monde a quelque chose à apprendre : fidèles, collège des évêques, évêque de Rome: s’écoutent les uns les autres, tout en écoutant le Saint-Esprit, «l’Esprit de vérité» (Jn 14.17), pour savoir ce qu’il « dit aux Églises» (Ap 2,7).
Le Synode des Évêques est le point de convergence de ce dynamisme d’écoute menée à tous les niveaux de la vie ecclésiale. Le processus synodal commence par écouter les gens, qui « participent eux mêmes au bureau prophétique du Christ» [13], selon un principe cher à l’Eglise du premier millénaire: «Quod omnes tangit ab omnibus tractari debet. » Le chemin du Synode se poursuit dans l’écoute des pasteurs. À travers les Pères synodaux, les évêques agissent comme de véritables intendants, les interprètes et les témoins de la foi de toute l’Église, qui doit être capable de distinguer soigneusement les flux changeants souvent l’opinion publique. A la veille du Synode de l’année dernière j’ai dit: » Que les Pères synodaux demandent à l’Esprit Saint, tout d’abord, le don de l’écoute: écoute de Dieu pour entendre avec Lui le cri du peuple; écoute des gens, qui émanent la volonté de Dieu qui nous appelle « [14]. Enfin, la démarche synodale aboutit à l’écoute de l’évêque de Rome, appelé à se prononcer comme «pasteur et professeur de tous les chrétiens» [15]: il part de ses convictions personnelles, mais en tant que témoin suprême de la Foi de toute l’Eglise il est «garant de l’obéissance et de la conformité à la volonté de Dieu, à l’Évangile du Christ et à la Tradition de l’Église « [16].
Le fait que le Synode doit toujours agir cum Petro et sub Petro – donc pas seulement cum Petro, mais aussi sub Petro – n’est pas une restriction de la liberté, mais une garantie de l’unité. En fait, le pape, par la volonté du Seigneur, est « la source perpétuelle et visible et le fondement de l’unité tant des évêques que de la multitude des fidèles » [17]. En ce qui concerne le concept de « communion hiérarchique absolue » utilisé par le Concile Vatican II: les évêques sont unis à l’évêque de Rome par le lien de la communion épiscopale (cum Petro) et sont en même temps hiérarchiquement soumis à lui en tant que chef du collège (sub Petro) [18].
***
La synodalité, comme dimension constitutive de l’Église, nous donne un cadre d’interprétation plus approprié pour comprendre le ministère hiérarchique. Si nous comprenons que, comme saint Jean Chrysostome, Eglise et synode sont synonymes, « [19] – parce que l’Église n’est rien d’autre que le « rassemblement » du peuple de Dieu sur les chemins de l’histoire où se rencontre le Christ Seigneur – nous comprenons bien que nul ne peut être «élevé» au-dessus de l’autre. Au contraire, en Église il est nécessaire ue certains « diminuent » pour être au service des frères au long du chemin.
Jésus a fondé l’Eglise en plaçant à sa tête le Collège apostolique, dans lequel l’apôtre Pierre est le «roc» (Mt 16:18), celui qui doit « confirmer » ses frères dans la foi (cf. Lc 22:32). Mais dans cette église, comme dans une pyramide inversée, le sommet est situé en dessous de la base. Pour ceux qui exercent cette autorité, ils sont appelés «ministres» parce que, selon le sens originel du mot, sont les plus petits de tous. Ils sont au service du peuple de Dieu. Chaque évêque devient, pour la partie du troupeau qui lui est confié, vicarius Christi [20], le vicaire de Jésus qui à la dernière Cène se baissa pour laver les pieds des Apôtres (cf. Jn 13,1 -15). Et, plus près encore, le Successeur de Pierre n’est autre que le serviteur des serviteurs de Dieu [21].
Ne l’oublions jamais! Pour les disciples de Jésus, hier, aujourd’hui et toujours, la seule autorité est l’autorité du service, le seul pouvoir est le pouvoir de la croix, dans les paroles du Maître: «Vous savez que les chefs et les dirigeants des nations les dominent et les oppriment. Qu’il n’en soit pas ainsi; mais que celui qui veut devenir grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur, et celui qui veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave »(Mt 20,25 à 27). Qu’il n’en soit pas ainsi: dans cette expression nous arrivons au cœur du mystère de l’Eglise – » Qu’il n’en soit pas ainsi parmi vous» – et que vous receviez la lumière nécessaire pour comprendre ce service hiérarchique.
***
Dans une Église synodale, le Synode des Évêques est uniquement la manifestation la plus évidente d’un dynamisme de la communion qui inspire toutes les décisions ecclésiales.
Le premier niveau d’exercice de la collégialité est réalisé dans les Églises particulières. Après avoir rappelé la noble institution du Synode diocésain, dans laquelle les prêtres et les laïcs sont appelés à collaborer avec l’évêque pour le bien de toute la communauté ecclésiale [22], le Code de Droit Canon consacre un large espace à ce que l’on a l’habitude d’appeler « Organes de communion » de l’Eglise locale: le Conseil des prêtres, le Collège des Consulteurs, le chapitre de chanoines et le Conseil Pastoral [23]. Si ces organisations sont faiblement reliées entre elles et à l’écart des gens et de leurs problèmes quotidiens, vous pouvez commencer à reformer une Eglise synodale en considérant: ces instruments, éventuellement fatigués, comme une opportunité incontournable pour l’écoute et le partage.
Le deuxième niveau est celui des provinces ecclésiastiques et des Régions, les Conseils spéciaux et les Conférences Episcopales en particulier [24]. Nous devons penser à réaliser encore plus, à travers ces organisations, les instances intermédiaires de la collégialité, peut-être en intégrant et en mettant à jour certains aspects de la structure de l’ancienne église. L’objectif que le conseil de ces organismes puisse aider à augmenter l’esprit de collégialité épiscopale n’a pas encore été pleinement réalisé. Nous sommes à mi-chemin et n’avons fait qu une partie du voyage. Dans une Église synodale, comme je le disais, il ne ‘convient pas que le Pape remplace les épiscopats locaux dans le discernement de tous les problèmes qui nous attendent sur leurs territoires. En ce sens, je ressens le besoin de procéder à une saine « décentralisation »»[25].
Le dernier niveau est celui de l’Eglise universelle. Ici, le Synode des Évêques, représentant l’épiscopat catholique, devient une expression de la collégialité épiscopale au sein d’une Eglise toute synodale [26].Les deux notions sont différentes : « la collégialité épiscopale » et « une Eglise toute synodale ». Ceci manifeste la « collégialité affective », qui peut devenir dans certaines circonstances « effective », et qui réunit les évêques entre eux et avec le Pape dans la sollicitude pour le peuple de Dieu [27].
***
L’engagement de construire une Eglise synodale – mission à laquelle nous sommes appelés, chacun dans le rôle que le Seigneur lui a confié – est lourde de conséquences œcuméniques. Pour cette raison, en parlant avec une délégation du Patriarcat de Constantinople, j’ai récemment réaffirmé la conviction que «l’examen attentif de la façon d’articuler dans la vie de l’Eglise le principe de synodalité et le service de celui qui la préside offrira une contribution significative au progrès des relations entre nos Eglises »[28].
Je suis convaincu que, dans une Eglise synodale, l’exercice de la primauté de Pierre bénéficiera d’une plus grande lumière. Le Pape n’est pas, par lui-même, au-dessus de l’Église; mais au sein de l’Eglise baptisé au milieu des baptisés et au sein du collège épiscopal, évêque parmi les évêques, appelé en même temps – comme successeur de Pierre – à l’Église de Rome qui préside avec amour à toutes les églises [29].
Tandis que je rappelle la nécessité et l’urgence de penser à « une conversion de la papauté» [30], je répète volontiers les paroles de mon prédécesseur, le Pape Jean-Paul II: «En tant qu’Evêque de Rome je sais […] que la communion pleine et visible de toute communauté, se trouve dans sa fidélité à l’Esprit de Dieu qui l’habite et l’ardent désir du Christ. Je suis convaincu que j’ai une responsabilité particulière à cet égard, surtout dans la reconnaissance des aspirations œcuméniques de la plupart des communautés chrétiennes et le souci de trouver une façon d’exercer la primauté qui, sans renoncer à l’essentiel de sa mission de quelque manière que ce soit, soit néanmoins ouverte à une nouvelle situation »[31].
Notre regard s’étend également à l’humanité. Une église synodale est comme un signe levé parmi les nations (cf. Is 11,12) dans un monde qui – tout en invoquant la participation, la solidarité et la transparence dans l’administration des affaires publiques – livre souvent le sort de populations entières aux mains avides de petits groupes de pouvoir. Comme Eglise qui « chemine ensemble » avec les hommes, partageant les difficultés de l’histoire, nous cultivons le rêve que la redécouverte de la dignité inviolable de la population et de la fonction de service de l’autorité sera également d’aider la société civile à y introduire la justice et la fraternité, créant ainsi un monde plus beau et plus digne de l’homme pour les générations qui viennent après nous. [32] Merci.