Témoignage Albane et Cyrille

Rencontre du 15 octobre – Monseigneur Barbarin  – « Accueillir, discerner et intégrer la fragilité »

Lorsque nous avons décidé de nous marier civilement, nous voulions placer notre Amour sous le regard et la protection de Dieu.

Nous savions que le sacrément de mariage n’était pas possible puisque je (ou Cyril) suis (est) divorcé mais nous avions entendu parler de temps de prière que certains prêtres acceptent d’officier.

Nous avons donc commencé notre démarche pour organiser ce temps de prière et avons reçu un accueil difficile où l’on nous exposait d’abord tous les interdits par crainte du regard de certains paroissiens, notamment. Cette période a été compliquée puisque nous ne comprenions pas le décalage entre l’Amour inconditionnel du Christ et la réticence d’une partie de l’Eglise. Nous avons donc même pensé à renoncer à ce temps de prière.

Puis, après quelques recherches sur internet, nous avons découvert l’association « SE DIRE», qui nous a redonné de l’espoir  et accueillis avec bienveillance. Ils nous ont mis en relation avec le père Jacoud – alors prêtre de la paroisse dont nous dépendions.

 

Il  nous a immédiatement accueillis et a eu l’idée de créer un groupe avec des paroissiens au parcours « similaire ».

 

 

C’est ainsi que nous avons rencontré, Pascale et Patrick, Alix et François ainsi que Laurent et Sylvain avec lesquels nous avons cheminé pour préparer notre temps de prière. Ces échanges nous ont, entre autre, permis de comprendre que nous n’étions pas seuls à ressentir un certain rejet de la part de l’Eglise par rapport à nos situations qui ne sont canoniquement pas dans les règles. D’ailleurs, nous avons tous ensemble décidé de se renommer le groupe des parias.

Cette préparation nous a amené notamment à réfléchir au pardon dans le couple ou encore la tendresse dans le couple avec comme fil conducteur des textes tirés de la Bible. Cela nous a permis de découvrir que l’Eglise nous accueillait avec nos différences jusqu’à la réflexion de la nullité du mariage et qui, pour l’instant, n’est pas en conscience privilégié en ce qui nous concerne.

 

Notre temps de prière a eu lieu la veille du mariage civil. Nous avons vécu une célébration émouvante, recueillie et chaleureuse avec des chants religieux, des textes bibliques et non bibliques choisis par nous, une homélie du prêtre dans une atmosphère bienveillante qui a vraiment mis en avant notre Amour et notre engagement devant Dieu.

Pour cette occasion, nous avions fait le choix de ne convier que les proches vivant à Lyon dont beaucoup de catholiques pratiquants. Au départ, certains semblaient un peu méfiants quant au contenu et au respect des règles de l’Eglise pour cette cérémonie mais, après ce temps de partage et de prière, l’ensemble des invités a été agréablement surpris par ce moment de recueillement. D’ailleurs, il y en a même qui nous ont dit que ce temps de prière leur avait fait changer leurs regards sur l’accueil des divorcés/remariés dans l’Eglise.

Depuis, nous continuons à cheminer avec notre groupe des parias qui a même été élargi à d’autres. Nous nous retrouvons une fois par mois pour réfléchir autour de différents thèmes sur la position des divorcés/remariés dans l’Eglise mais également sur d’autres thématiques. L’appel du pape François à l’ouverture et l’accueil aux divorcés/remariés a été accueillis avec beaucoup de soulagement au sein de notre équipe qui nous aide à nous sentir mieux intégrés dans la Communauté et d’une manière générale dans l’Eglise.

D’ailleurs, la question du Baptême de notre fils Gaspard ne se pose pas, c’est une évidence pour nous, et nous nous réjouissons de ce futur sacrement.

Ces différentes étapes dans notre cheminement nous permettent à moins nous sentir exclus même si nous avons encore du chemin à parcourir.